L’«extrême centre», une vieille et nouvelle histoire française (séminaire en SHS, conférence)
conférencier : Pierre SERNA (univ. Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Institut d’histoire de la Révolution française), modérateur : Nobutaka MIURA (prof. émérite de l'univ. Chûô, MFJ)
Proprietes de l'evenement
2018-06-27(Mer) 18:30 - 20:00
| Lieu | 日仏会館ホール |
| Max. | 130 |
| Frais | entrée libre |
| Pré-inscription | obligatoire |
| Langue | en français (avec traduction consécutive) |
| Organisation | Fondation Maison franco-japonaise |
Cette conférence se propose de réfléchir sur la saison politique que vit la France depuis le printemps 2017 et l’élection du président Macron sur un programme qu’il a souhaité présenté comme radicalement nouveau et original dans le paysage français. Le futur président avait désiré se démarquer du « vieux jeu » de la politique française, se démarquant du clivage droite/ gauche qui , selon lui, paralysait le pays. Il se proposait une politique ni de gauche ni de droite, mais « en même temps » prenant des idées dans les deux familles idéologiques pour inventer une position médiane qu’il qualifiait de Révolution dans son livre-programme.
Cette conférence justement partira de la Révolution française , matrice de tous les régimes parlementaires de la France depuis plus de deux cents ans pour montrer que, dès 1789, la question du centre politique se pose pour assoir et stabiliser une idéologie portée par un groupe de responsables. Ils ont pris bien souvent de nouveaux visages dans l’histoire des deux derniers siècles, mais se sont toujours réclamés d’une politique au-dessus des partis, prétendant gouverner au centre, loin des extrêmes, afin de rassurer la majorité de la population.
En réalité, ce centre se construit sur un pragmatisme politique, qui confine à de l’opportunisme permanent et explique qu’il soit composé par des personnes souvent marquées par la versatilité politique. Surtout, cet « extrême centre » se caractérise par une volonté ferme de tenir le pouvoir exécutif, afin d’imposer, par une politique d’ordre public sans faille, sa volonté de construire un pays aux mains des élites avec des règles démocratiques réduites et un pouvoir législatif moindre.
En faisant des allers-retours entre passé et présent, depuis le XVIIIe siècle, mais aussi le XIX, le XXe siècle et ce début de XXIeme siècle, on se rendra compte que la politique du jeune président français n’est point si originale mais repose sur une longue tradition française des élites fascinées par le pouvoir exécutif et l’éloignement du plus grand nombre des affaires politiques.